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Huahine La Généreuse

Huahine, me fait toujours le même effet : ce sentiment "d'être dans les iles", que la vie se déroule tranquillement ; ici, tout semble plus simple et tout est possible. Huahine ! Quel plaisir de t'avoir retrouvée, avec pour guide principal, ma fille qui y enseigne désormais l'anglais. Si Huahine est bien l'ile de la Mystérieuse endormie qui a inspiré le film d'animation "Vaiana, la légende du bout du Monde", Huahine est définitivement la Généreuse, tant tous ses sentiers et son lagon regorgent de trésors. Trésors pour les yeux, trésors pour le palais, trésors culturels et relationnels. Hormis une escale pour un petit déjeuner les pieds dans l'eau à l'occasion d'une mission de promotion touristique il y a plusieurs années, je n'y avais plus séjourné durablement depuis près de 20 ans... jusqu'à ces deux escales en mars, puis en Juin 2021 avant mon séjour parisien de quelques mois...

La belle endormie, Huahine

A Huahine, il suffit de tendre la main pour cueillir, de plonger une canne à pêche pour attraper du poisson, parfois même en quelques secondes... Généreuse de ses produits, Huahine l'est aussi de ses paysages. Il n'y a aucun endroit sur cette "île double" qui n'invite à la contemplation : chaque angle de vue devient carte postale. Huahine est en effet constituée de deux îles reliées par le pont de Maro'e Si la voiture semble toute choisie pour parcourir ses routes sinueuses et se faire une idée générale de la beauté de l'île, elle ne saurait suffire. A la première occasion, parcourez-la ensuite à pieds ou à vélo, ou optez pour une solution motorisée légère. Le lagon se dessine au gré des courbes du littoral, on a l'impression de s'y perdre, et de découvrir à chaque fois un nouveau paysage. Pourtant, c'est bien par là que l'on est passé plus tôt, mais l'effet miroir de la baie de Maro'e vue le matin a laissé place au reflet du ciel embrasé par un soleil couchant qui le teinte de rouge, d'orange et souvent de parme et de lilas.


Baie et pont de Maro'e

Randonner ou simplement se promener


Un matin, ma fille et moi décidons d'une marche de quelques kilomètres dans l'île sud, direction Tefarerii. C'est l'occasion d'apprécier les étendues de plages de sable blanc de Parea, la vue imprenable sur le motu Ara'ara, une végétation variée mais maîtrisée bordant la route, et les lignes de cocotiers élancés qui nous procurent sans faillir de magnifiques photographies ; faire une halte à la typique Maison du Pareo... C'est sous une pluie torrentielle que nous sommes arrivées à la rencontre du majestueux Marae Anini ( site sacré, ancien temple à ciel ouvert polynésien) . Surplombant une plage immaculée et faisant face à une passe très prisée des surfeurs locaux, l'assemblage de pierres noires et de platiers de récif érigés du site sacré impose le respect et invite naturellement au recueillement.

Marae Anini


Notre balade à l'air salin nous ramène plus tard à l'hôtel Le Mahana, notre point de départ, pour y déguster un bon jus de fruit fraichement pressé mais aussi un hamburger façon Maison. Quelle bonne idée qu'a eu ma fille lorsqu'un soir, constatant que nous n'avions pas fait de courses, ni rien en stock à cuisiner, elle me proposa au pied lever d'y diner . Ce fut un véritable plaisir ouaté : des plats dégustés à la lumière des bougies, le clapotis discret du lagon à quelques mètres, une brise légère qui fait frémir les toitures de pandanus ( arbre tropical aussi appelé baquois dont les feuilles séchées servent en Polynésie à la vannerie mais aussi à la confection des toits.)


C'est une "randonnée culturelle" qui m'a définitivement convaincue des richesses naturelles de cette île. Sur les sentiers qui nous mènent vers l'imposant site sacré de Mataire'a ( ancien nom de Huahine) , on trouve "en libre service" - et souvent leurs fruits tombés trop mûrs - des manguiers, des bananiers, des avocatiers, des papayers, du Uru (fruit de l'arbre à pain) ,des Tumu Mape ( arbre dont le fruit une fois cuit est assimilable aux marrons, on l'appelle aussi le châtaignier tahitien) et même ça et là des lianes de Vanille à l'état sauvage dont les orchidées n'attendent qu'à être mariées. Bien que les passages sont publics et accessibles, s'allouer les services d'un guide est idéal : s'il vous sent attentif, il vous montrera tous les recoins et vous délivrera les mystères de ses pierres, qui ne sont pas tout à fait endormies, sachez-le.



C'est au Musée de Maeva, installé dans le Fare Pote'e du même nom, vaste maison de confection traditionnelle, que je me plonge dans une partie de l'histoire de l'île. Autrefois site de réunion commune, ce lieu est désormais consacré aux événements culturels et même à des expositions contemporaines.



Trésor du lagon...

La chasse aux coquillages sur le "motu Trésor" au nord de l'île fut un moment ludique. Réalisée sur une portion de plage privée , la recherche se transforme naturellement en promenade méditative dont le silence est modulé par le ressac discret des vaguelettes sur le sable blanc et soudain brisé par des exclamations : " Oh regarde celui-là comme il est beau !" " ... Et celui-ci, il est intact... " "Ah celui-ci est habité par un Bernard-l'ermite". L'émerveillement de ma fille face aux beautés de l'océan est resté intact. Pour fêter le seau qui s'est rempli patiemment, un bain s'impose dans les mini-piscines naturelles nichées entre les coraux que viennent alimenter les vagues régulières qui passent la barrière de récif. De l'autre côté de cette langue de corail, c'est l'opulent Lac Fa'unanui (ou lac de Maeva) garde-manger naturel réglementé par le Rahui ( règles de protections et de régulations des espèces y vivant). Lorsque la pêche est ouverte, on y trouve des Tu'a'i, petits bivalves locaux, qui rappellent les palourdes et que ma fille cuisine au vin blanc et à la crème fraiche si ce n'est au traditionnel lait de coco.



La découverte de l'île peut se faire par le lagon. Les quelques prestataires offrant ce tour original par la mer en profitent pour conter les mythes et légendes de l'île, pour s'approcher des falaises et autres recoins inaccessibles par la terre. C'est en expédition privée que j'ai profité pour ma part de ce tour original : on a d'abord fait une halte à la Ferme Perlière et de poteries érigée sur des pilotis au milieu du lagon entre l'île principale et le Motu ( îlot) Vavaratea. Evidemment, j'ai jeté mon dévolu sur une création de l'artisan et propriétaire de la boutique, Peter Owen : un ensemble de tasses et un broc aux nuances de bleus uniques réalisés à la vase du lagon de Huahine. Exceptionnel ! Le service ira très bien dans ma cuisine et, à n'en pas douter, fera sensation lorsque je servirai le thé.

Un pique-nique au paradis.

Exceptionnelle aussi la halte-baignade dans "la piscine géante" sans aucune "patate de corail" à perte de vue. Surnom moderne mais néanmoins évocateur pour les locaux comme pour le visiteur, ce lieu est appelé Panorama, lorsqu'il est admiré comme tel depuis un point de vue de Tefarerii. C'est sur la plage du Hana Iti que nous avons décidé de déjeuner : il nous faut aller chercher le bois pour préparer le feu et cuire les Fei (banane rouge à cuire) et le Uru du jardin ainsi que le Ume ( poisson baliste ) offert par un ami pêcheur. Les taro quant à eux ont été cuits la veille. L'apéritif s'impose en attendant le repas : de la HInano, la bière de référence locale, bien fraiche avec modération bien sûr. Avant de quitter ce site préservé et gardienné, ma fille m'incite à grimper plus haut sur la falaise pour profiter d'un point de vue unique, celui dont bénéficiaient les chanceux clients de l'ancien hôtel de luxe désormais disparu. Plus d'une vingtaine de bungalows dissimulés au coeur de la végétation, perchés dans les arbres faisaient du Hana Iti un hôtel insolite qui attirait une clientèle à la recherche du Paradis sur Terre, immergé, et dont on ne peut que reconnaitre à la fois l'avant-gardisme et l'authenticité . Ici fut tourné en partie le film français "Un indien dans la ville".



Le goût de l'amitié...

On dit aussi de Huahine que les gens vous aiment totalement, ou vous bannissent.... Moi j'ai eu le privilège de partager le quotidien sincère et spontané de certains d'entre eux. Chez Jacqueline qui m'a accueillie à bras ouverts, le menu pantagruélique aux saveurs asiatiques qui m'attendait était composé d'un succulent poisson cru aigre douce dit "à la chinoise" préparé par son gendre, un chao men plus que généreux méthodiquement cuisiné dans un wok par mon hôte et un poulet pané gourmand à déguster à la sauce citron... C'est sur la place dite "Village Polynésien" , où prennent place food-trucks et buvettes aux menus variés ( poisson mariné ou frit, BBQ, crêpes, Smoothies...) que les promeneurs pourront s'attabler sous le chapiteau blanc ou se poser au comptoir du troquet tenu par Jacqueline, le "Tane Tiurai".


A Huahine, j'ai l'immense plaisir de retrouver mon amie Maimiti qui nous convie à un repas des plus idylliques dans sa maison typique qui fait rêver. Perchée près de la paroi rocheuse , elle embrasse l'horizon. De là, on aperçoit sur la gauche le lac que l'ex miss de beauté traversait petite pour aller à l'école, et sur la droite, se dressant tel une sentinelle, un cocotier unique. C'est un repas exclusivement féminin ce soir : amies, soeurs, nièces de Maimiti sont là, têtes couronnées de fleurs fraiches, robes aux imprimés tropicaux dont les couleurs sont saturées par le soleil déclinant ; la lumière orangée du crépuscule confère à la scène un côté French Riviera à la tombée du jour ; les protagonistes sont belles et paraissent éternelles comme des icônes de cinéma. Ma fille et moi dégustons avec délectation les canapés de thon rouge cru aux avocats agrémenté de sauce soja, et de petites pousses germées extrêmement goûteuses cultivées bio par le fils de Maimiti. Nous découvrons le délicieux punch au Corrossol, une création gourmande et suave original de sa soaur Ula, comme cette salade non pas de pomme de terre mais de Uru à la mayonnaise maison. C'est l'accompagnement idéal des crabes verts consciencieusement cuisiné par Maimiti . Une chance que la période de pêche vient d'ouvrir .



Photo Mateata RAOULX


La Panorama vue de Tefarerii

Eterniser l'instant...


Créatrice hors paire, styliste et couturière, directrice artistique, maitresse de cérémonie exigeante, Maimiti est aussi connue en tant que Reine de beauté, élue Miss Tahiti en 1981. Le déjeuner convivial qui précède mon départ s'éternise et je me surprends alors à appeler la compagnie aérienne domestique pour repousser mon retour sur Tahiti de quelques jours. La demande est efficacement gérée en moins d'une minute. Parfait ! Bientôt, il est l'heure de retrouver d'autres amies sur "la plage aux lampadaires" , un lieu où les sportifs rameurs bouclent leurs entrainements mais aussi un site populaire ici pour la pause apéro de début de soirée. Nous profitons du magnifique soleil pour une baignade improvisée qui se fera pour ma part en paréo, celui que m'offre spontanément Maimiti, faute de maillot de bain disponible. La fin de journée est douce, on déguste des crèmes glacées avant une petite bière plus désaltérante : les éclats de rire des enfants glissent sur la nappe du lagon et parviennent à nos oreilles, couvrent la voix de l'entraineur de va'a qui donne les dernières consignes ; les scènes de baignade nonchalantes m'évoquent de vieilles photos d'antan. Tout est si simple, tout est si beau...



Pour les gourmands gourmets...

  1. Le Chao Men et le Ma'a Tinito de Chez jacqueline, Snack Tane Tiurai

  2. Les Smoothies et les firi firi au Fare Coco, chez Doumé

  3. Un diner aux Chandelles les pieds dans le lagon à l'Hotel Le Mahana

  4. Les Burgers de chez Izzi's

  5. Un cocktail du Maitai Lapita, le Saumon des dieux vapeur et son risotto au safran

  6. Le ma'a Tahiti de chez Tara et ses poisons grillés

  7. Les oeufs Bénédicte de chez la Pension Guynette

  8. Les liqueurs de Huahine Passion

  9. Les Chao Pao gouteux de chez Terii, en bord de route dans le virage de Maro'e

  10. Les excellentes grillades de la roulotte Kenry Fishfood






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